Nef de table
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Domaine : métal
Matériaux : laiton martelé, soudé, découpé et ajouré, dorure et argenture à la feuille
Lieu de fabrication : France, Esserteaux
Auteur : Guillaume Ronceret (fabrication), Georges Jolliot (dorure et argenture)
Chronologie : réalisé en 2021 d'après une enluminure datée vers 1460
Dimensions : 41,8 x 27,2 cm ; Ht 32,7 cm
Statut: Propriété du conseil départemental de Tarn-et-Garonne
Inv. 2021.29.1
Historique : Acquisition, 2021
Crédit photo : © J.M. Garric ; © Musée des arts de la table/CD 82 |
Apparues au XIVe siècle et très utilisées jusqu'au XVIIe, les nefs d'or, d'argent ou de cuivre doré étaient des objets de grand luxe et de prestige dans lesquels, à l'origine, on plaçait des serviettes, des couverts, des tranchoirs de rechange, des cure-dents, du pain, le sel, les épices. La forme de le nef rappelle peut-être les navires qui, au Moyen Age, rapportaient d'Orient ces épices coûteuses que l'on croyait provenir du paradis terrestre, quelque part dans l'actuel Irak. Rapidement, les nefs sont devenues un symbole de pouvoir souverain, dont la présence à table indiquait le très haut rang social de son propriétaire. Rois et reines, princes, princesses, grands représentants de la haute noblesse mais aussi papes et prélats de l'Eglise, en possédaient au moins une et parfois plusieurs.
De nos jours, il ne reste plus aucune nef du Moyen age, aussi, pour reconstituer une table royale du XVe siècle, le musée a fait appel à Guillaume Ronceret (Aerarius faber) qui l'a réalisée en 2021. Elle sera rejointe, en 2022, par d'autres objets représentatifs de l'expression du pouvoir mais aussi de la crainte que cette époque avait de l'empoisonnement : une coupe couverte, une salière couverte et un « languier » auquel seront suspendues des dents de requins fossiles, qu'à l'époque on disait être des langues de serpent pétrifiées et qui, selon les croyances, détectaient la présence de poison dans la nourriture.
