Comme l'on souvent fait les grands historiens de l'étain, tels Charles et Philippe Boucaud, il faut répéter et réaffirmer que cette production, pour massive qu'elle fût dans toute l'Europe, n'était pas destinée uniquement à une clientèle populaire qui n’aurait pas eu accès à l'argenterie et se serait donc contentée d'un ersatz. Bien au contraire, la vaisselle d'étain fin, sonnant et brillant, a longtemps été l'apanage des classes supérieures et constituait un capital économique qui se transmettait par héritage. Au XVIII^e siècle, à Paris aussi bien qu'en province, de nombreux maîtres potiers d'étain fournissaient encore à la bourgeoisie et à l'aristocratie des pièces de haute qualité, inspirées des formes de l'argenterie. Cette assiette aveyronnaise (d'une paire) prouve une nouvelle fois qu'il est raisonnable et logique de parler « d'orfèvrerie d'étain ».